Projet de loi 106, nos membres s’expriment – Lettre pour la ministre de Rismouki

Projet de loi 106, nos membres s’expriment – Lettre pour la ministre de Rismouki

Madame la Ministre,

Je vois écris pour vous faire part de la détresse que l’on vit en ce moment en tant que médecin de famille de votre région.
Je suis médecin de famille depuis 23 ans et je n’ai jamais vu ma profession si malmenée.
J’ai choisi la médecine familiale pour prendre soin des familles du bébé naissant jusqu’à la fin de vie de mes patients.
Je suis fière de ce que je fais à tous les jours.
J’ai des témoignages quotidiens de personnes qui sont reconnaissants d’avoir un médecin de famille. Aussi, j’ai des encouragements dans cette période difficile et des inquiétudes partagées sur l’avenir de notre profession.
Je considère que je mets toute mon énergie à la santé de mes patients et aussi à me démener dans un système malade et difficilement accessible.
Je passe beaucoup de temps à essayer d’avoir les examens pour ceux-ci, avoir les résultats et avoir des consultations en spécialités nécessaires.
J’ai des collègues qui pensent à pratiquer dans une autre province et même à quitter la profession médicale.
J’ai pris la décision cette année d’enseigner aux étudiants en médecine à Rimouski sans pour autant diminuer ma charge en bureau.
J’ai la flamme de la médecine et je crois en la jeunesse qui nous suis. En même temps, j’ai un grand malaise à comprendre l’incertitude de ces jeunes envers la médecine familiale.
Je tente de valoriser cette belle profession.

Je considère que humainement, je ne peux en faire plus. Si on a plus de pression, je suis inquiète de retraites  précipitées.

Malheureusement, il y a un constat flagrant de dénigrement de votre gouvernement.
On ressent de l’intimidation jusque dans notre quotidien…

On ne peut être responsable du manque de médecins de famille, du manque d’infirmières, du manque de psychologues, du manque de disponibilité des salles d’opérations.
On n’est pas responsable du vieillissement de la population.
Est-ce possible de valoriser notre profession et nous donner les ressources nécessaires pour travailler?
J’ai moi-même engagé depuis 2 ans une infirmière auxiliaire à mes frais pour améliorer le service à ma clientèle.

Je suis une femme d’action et je souhaite continuer de travailler avec considération et avec soutien de notre Ministre de la Santé.

Dre Marjorie Duchesne
Médecin de famille et Rimouskoise